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Objectifs et mieux-être, comment concilier les deux?

Dernière mise à jour : 6 janv. 2019


Les avantages de se fixer des objectifs clairs en début d'année pour une meilleure progression dans votre horsemanship, tout en évitant de tomber dans le piège de la rigidité relationnelle avec votre cheval.


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Bon, sain et MOTIVANT

Faites-vous partie de ceux et celles qui se donnent des objectifs d'apprentissage avec leur cheval en début d’année?

À mon avis, je crois qu’il est bon, sain et surtout motivant, lorsque la nouvelle année débute, de prendre le temps de réfléchir aux bons et moins bons coups que nous avons réalisés en 2018; nos réussites, si minimes soient-elles, et aussi, nos expériences - que certains appellent "échec". On peut ensuite déposer sur papier les objectifs que l’on désire atteindre avec notre cheval si on veut progresser dans notre horsemanship pour l'année qui vient. L’idéal est de se fixer un objectif RÉALISTE et atteignable à court terme, un autre à moyen terme et un autre à plus long terme, c'est-à-dire, pouvant être étalé sur plusieurs mois ou années.


Donc, lorsque vos objectifs seront fixés, il faudra ensuite déterminer combien de temps environ vous pensez mettre pour les atteindre. Il arrive souvent que l'on veuille arriver à un résultat, mais que nous n’en fassions pas un programme régulier et clair. Quand une intention claire est lancée, la pose d’objectifs précis permet d’augmenter notre motivation et de faciliter notre progression et celle de notre cheval. On peut aussi profiter de l'hiver pour lire, se former, prendre une formation en ligne, bref, pour parfaire nos connaissances du domaine équin. Et pas besoin de vous dire que les meilleures informations ne sont pas livrées sur Facebook! ;-) Les cours d'éthologie et d'alimentation équine en ligne donnés par des professionnels reconnus sont particulièrement intéressants et instructifs. L'idéal est d'avoir une référence de quelqu'un de votre entourage, mais encore là, le choix final vous revient! L'Université Laval et l'AZCA en produisent d'excellentes en français entre autres.




Pour en revenir à nos objectifs, un des avantages de se fixer des buts est que l’on se donne des repères concrets pour constater nos progrès et pouvoir mesurer notre avancement avec notre cheval. Le fait de scinder en petites bouchées un exercice qui semblait inatteignable au départ permet de plus savourer le processus et de ne pas resté "accroché" sur la finalité de l'exercice. Aussi, on devrait user de constance et de régularité dans notre approche. Par exemple : pour habituer un poulain à donner les pieds, on devrait idéalement pratiquer plusieurs petites fois/semaine (quelques minutes), pendant un certain nombre de jours. Le cheval étant un animal qui apprend, entre autres, par la répétition, il est intéressant d’utiliser une cédule qui permet un certain patron (pattern) de routine. Cela aide notre équidé à mieux assimiler son apprentissage et cela le sécurise également d’avoir une certaine routine. Cela lui permet de comprendre plus facilement. De là l'utilité d'avoir établi nos étapes à l'avance.


Le facteur CHEVAL

Attention toutefois, car, jusqu'ici, nous avons parlé d'objectifs "humains" qui incluent la participation souvent INVOLONTAIRE d’un être vivant et conscient, possédant des émotions, un statut de proie et d'herbivore, ainsi qu'un corps avec ses limites, tout comme le nôtre. En effet, notre cheval n’a évidemment que faire de nos objectifs. Pour lui, ses objectifs - si on peut dire - sont sa survie et son bien-être, et non pas le dressage, la randonnée, le saut, les sept jeux... etc. Ce bien-être dépend de plusieurs facteurs dont entre autres, l'alimentation adaptée à son statut, le fait de pouvoir vivre en groupe et de bénéficier d'une vie sociale, le fait de pouvoir se déplacer à toutes les allures, le fait pouvoir se reproduire, lorsque faire se peut, et aussi, la capacité d'échapper aux prédateurs potentiels, tout ça, en vivant dans le moment présent… Alors que nous autres, bipèdes humains, portons encore les stigmates de notre querelle d'hier avec notre beau-frère ou notre anxiété de performance en pensant à notre pile de dossiers restée en suspens sur le coin de notre bureau. Et ce, parce que nous sommes toujours dans nos têtes, surtout quand il est question d’objectifs à atteindre! Bienvenue les incompréhensions humain-cheval!


Que faire alors pour concilier objectifs humains et besoins équins?


Il va s’en dire que plus le cheval a la possibilité vivre selon un mode de vie inhérent à son espèce, plus il est bien dans sa tête et son corps, plus il sera dans de meilleures dispositions quant à participer volontairement à vos requêtes. N'oublions pas qu'en mieux-être & horsemanship, volontairement = sans contrainte. En être cohérent qu’il est, contrairement à nous, le cheval réagit à nos demandes de façon informative pour nous, même si cela peut quelque fois nous sembler totalement NÉGATIF! C'est-à-dire que s’il manque de préparation, s’il a peur, s’il ne comprend pas, s'il a de la douleur, ou s'il n'a pas la motivation pour participer, on peut s’attendre à un NON de sa part. Ceci est NORMAL car il ne fait jamais semblant! Il ne peut faire semblant d'avoir peur, de ne pas voir le goût de faire telle ou telle chose! Et il n'a surtout pas l'intention de vous niaiser (on l'entend souvent celle-là)! Première chose à faire dans ce cas : ralentir le rythme, "détricoter" ce que vous faisiez comme exercice avant que ça "flop", revenir à quelque chose que le cheval aime faire... et ne pas prendre ça personnel. Donnez-vous le DROIT de prendre une pause, de respirer lentement, de vous recentrer et de revenir en vous... Reculez, même... Relaxez, prenez conscience de l'état dans lequel vous êtes... Et respirez encore plus lentement... En un mot, lâchez prise sur la longe et sur l'objectif... Oui, oui... Vous serez étonné de son soudain intérêt, lui qui, il y a 10 minutes, semblait complètement non intéressé à vous.


Avant de finir, voici un exemple sur comment on pourrait décortiquer un exercice, ici : "aller en randonnée seul". C’est décidé, vous vous sentez d’attaque, c’est aujourd’hui que vous allez monter votre jeune cheval pour aller en randonnée seul pour la première fois. Alors que dans les faits, il n’a jamais vu une souche ou un ruisseau de sa vie, encore moins une perdrix qui s'envole dans un bruit effroyable… Il y a de bonnes raisons pour qu’il refuse d’avancer passé le champ des copains qui l'appellent ou à l’entrée de la forêt d’où provient le son d’une scie à chaîne en furie… Continuer malgré le NON du cheval pourrait mener à ce qu’on appelle de la témérité, des bosses, des courbatures, et sûrement, une mauvaise expérience pour vous deux … Une solution possible serait de premièrement débarquer de cheval. Je vous entends dire : "et là il gagne un point"! Et oui, non seulement il gagne, mais vous aussi vous gagnez. Lui gagne votre confiance car un bon leader n'envoie jamais un cheval à un endroit où il a peur. Vous, vous gagnez la confiance de ce dernier, vous gagnez un point de leadership et vous préservez votre corps d'une chute. Est-ce à dire que vous retournez penaud à l'écurie? Non pas! Vous en profiterez pour "jouer" au sol avec votre cheval, à marcher à ses côtés, en pas de côtés, travailler votre horsemanship, etc. C'est le temps d'être créatif! Au bout d'un certain moment, la frayeur passée, votre cheval calmé, vous pourrez remonter et refaire un autre bout à cheval...


Par où commencer donc?


Si vous êtes confus, incertain, démotivé, craintif, en manque de connaissances techniques, je vous conseille de commencer par demander de l'aide et de l'accompagnement à un bon professionnel équin! En effet, un professionnel sérieux peut vous aider à vous fixer des objectifs raisonnables, réalistes, réalisables et qui respecteront votre cheval en prenant le temps de bien décortiquer les étapes. Si vous vous sentez en confiance avec lui ou elle, parfait, allez-y et demandez-lui de vous bâtir une pratique afin que vous et votre monture progressiez harmonieusement et de façon sécuritaire. L’important est de se sentir bien et en confiance.




De même, le comportement de votre cheval avec le professionnel vous indiquera si oui ou non ce dernier vous convient. Fiez-vous à votre intuition et à votre cœur. Et comme on apprend à jouer au tennis en jouant au tennis, ceci s’applique au horsemanship également , où plus vous gagnerez la confiance de votre cheval, plus vous avancerez ensemble. Il n'y a pas besoin de faire de longues sessions pour ce faire. De fait, une courte séance de 15 minutes arrêtée au moment où le cheval sent qu'il a réussit l’exercice suivie d’une détente agréable à deux au champ sans rien lui demander est en général de beaucoup plus profitable qu’une séance d’une heure où l’on « drille » le cheval et lui ôte tout goût pour l’exercice. J'ai l'habitude de terminer mes sessions par quelque chose que le cheval adore faire et à laquelle il excelle. Comme je travaille beaucoup en R+ (renforcement positif), ce dernier exercice est souvent un "Jack Pot", c'est-à-dire que mon cheval reçoit une bonne récompense qu'il aime beaucoup .


Voilà ce qui complète cet article. Je vous souhaite une année remplie de beaux défis équestres amusants et sécuritaires… Si vous avez des questions, vous pouvez m'écrire, il me fera plaisir de vous répondre.


Bonne année 2019!


1) Sondergaard, E. and Ladewig, J. Group housing exerts a positive effect on the behaviour of young horses during training. Applied Animal Behaviour Science. 2004. 87.105-118.


2) Lesimple, C. and Hausberger, M. Favouring positive working conditions to improve horses’ welfare and human safety. Plenary 4. 2016. Proceedings: 12th International Equitation Science Conference (IFCE): Understanding horses to improve training and performance. École nationale d’équitation. Saumur, France.

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