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De la connexion avec le cheval : Être ou Faire, voilà toute la Question!


De la connexion avec le cheval : Être ou Faire, voilà toute la question!


Dans un monde où tout va trop vite, le cheval nous enseigne à ralentir, à ressentir et à simplement être. Cet article explore avec sensibilité les apprentissages que nous offre cette présence équine, loin des performances et des attentes.


On le sait bien : à part nos enfants, rares sont ceux qui nous confrontent à notre incohérence avec autant de franchise que… nos animaux. Et parmi eux, les chevaux occupent une place de choix!


Ils nous ramènent à l’ordre au moment où on s’y attend le moins, souvent avec une finesse brutale. Je me souviens encore d’une randonnée tranquille, comme tant d’autres, où tout semblait paisible. Je venais tout juste de dire à mon amie qui m'accompagnait, en parlant de Flash — le cheval que je montais — qu’il n’avait JAMAIS rué qui que ce soit, ni humain, ni cheval... À peine ces mots prononcés, Flash, qui semblait somnoler quelques instants plus tôt, se réveille d’un coup et décoche une ruade bien sentie à l’endroit du cheval à ses côtés. Résultat : ma copine, qui marchait à côté de lui, se retrouve par terre. Elle a pris le coup, même si c’est son cheval que Flash visait!

« Pour-taaaaant, je t’avais avertie... » m’a-t-il soufflé dans l'oreille.

Et Flash avait raison. Il m'avait avertie. Pas sur le moment de l’impact, mais bien avant. Parce que oui, les chevaux annoncent toujours leurs intentions. Mais encore faut-il être là pour les entendre… ou plutôt, pour les voir. Flash avait probablement donné plusieurs signaux subtils : oreilles, tension dans le corps, regard… Mais nous, plongées dans une discussion animée sur le dernier party du temps des Fêtes, n’étions simplement pas présentes.


Et c’est là que tout se joue : entre être avec son cheval, et faire avec lui. Être, c’est écouter, observer, ressentir. Faire, c’est agir sans toujours prendre le temps d’être.


Cette journée-là, j’ai appris — une fois de plus — que même avec nos propres chevaux, ceux qu’on croit connaître par cœur, on ne peut jamais faire l’économie de la présence.



Le cheval vit dans le moment présent.


C’est la seule réalité qui compte pour lui. Et si tu me suis depuis un moment, tu te dis sûrement que je commence à radoter avec cette phrase… 😉Mais je vais te confier un secret : la répéter aux autres m’aide aussi à me la rappeler, encore et encore.


Même les chevaux dits rescues, ceux qui ont connu la négligence, la douleur ou la maltraitance, portent certes les cicatrices du passé — dans leur corps, leur regard ou leur réactivité. Mais malgré tout, ils vivent ici et maintenant. C’est leur grande sagesse.


« Leur nature profonde ne les tire pas vers l’histoire, mais vers l’instant. Être auprès d’un cheval, c’est entrer — parfois sans le vouloir — dans le royaume brut de la pleine conscience. Chez lui, pas de faux semblants. Un cheval qui a peur est peur. »


Il n'essaie pas de la cacher, ni de la rationaliser. Il ne fait pas semblant d’aller bien. Il sent, il réagit, il bouge — parfois loin, très loin — pour retrouver un lieu de sécurité. C’est ce qui lui a permis de survivre, depuis des millénaires.


Et c’est aussi pourquoi notre posture intérieure est si importante. Si je me présente à lui dans un état de tension, de distraction ou de fausse confiance, il le sentira avant même que j’aie posé un pied dans son espace. Si je suis présente, ancrée, authentique, il pourra s’ouvrir. Offrir au cheval, et à soi-même, l’espace pour s’ajuster, respirer, revenir, repartir… Mais ça, ce sera le sujet d’un prochain billet. 😉


Toujours dans nos têtes, nous roulons à 100 km/h…


Dans les ateliers du programme Leadership facilité par le cheval, et particulièrement lors du tout premier niveau, beaucoup découvrent une chose étonnante : il suffit de très peu pour créer une véritable connexion avec le cheval. En réalité, moins on en fait, mieux c’est. « Less is more » pour citer Jim Masterson! Pas pour rien que les petits enfants connectent mieux que nous!


Facile, tu penses? Pas du tout. Pour des adultes surentraînés à performer, optimiser chaque minute, texter en marchant et répondre à des notifications en mangeant, ralentir devient un art subtil… et sacrément difficile.


Comme le dit si bien l’adage :

« Ce n’est pas parce que c’est simple… que c’est facile. »

Alors, on débarque à l’écurie bardés de nos gadgets : montre Fitbit pour compter les pas, cellulaire dernier cri pour prendre des clichés de nos chevaux au bon angle, agenda électronique bien rempli… sans oublier le sac à dos invisible mais bien réel, bourré de blessures non digérées, d’attentes, de stress et de fatigue.


Bref, on arrive pleins, au lieu d’arriver présents. Pourtant, on venait pour « faire le plein ». À la place, on vient pour faire… ou pire, pour faire faire au cheval.


Et c’est justement ce genre d’énergie — directive, tendue, impatiente — qui pousse un cheval équilibré à préférer aller paître plus loin. Et après, on se demande pourquoi il est « difficile à attraper » au champ (je dis souvent que certaines personnes veulent attraper leur cheval comme on attrape un poisson à la ligne… et déjà là, le mot me dérange. Attraper… trappe… ça sent l’arnaque à pleins naseaux, non?) 😉


Ainsi soit-il.


On demande trop au cheval. Et trop vite. Mais surtout, on se demande trop à soi-même.

On court dès l’aube — parfois même avant — jusqu’à s’écrouler, le soir venu, épuisées, l’esprit encore agité. On finit par oublier de respirer, d’écouter, de simplement être.


Heureusement, il existe encore des troupeaux paisibles dans des pâturages ouverts. Des chevaux qui nous regardent sans rien dire, mais qui nous enseignent tout. Ils nous rappellent qu’on passe peut-être à côté de l’essentiel : Ralentir. Se déposer. Respirer. Se reconnecter à soi.


Et si, ce printemps, on essayait d’aller moins vite? Juste pour voir ce qui arrive quand on choisit d’être, au lieu de toujours faire.


Bon printemps auprès de vos chevaux. 💛


— Marie Josée



Marie Josée Marcoux est facilitatrice en leadership facilité par le cheval. Passionnée par la connexion humaine-animale, elle accompagne les femmes dans leur cheminement personnel à travers des ateliers et des formations où l’intelligence émotionnelle, la pleine présence et la sagesse équine prennent tout leur sens.



Écrivez-moi : j’aimerais recevoir vos commentaires, questions et demandes sur des sujets précis. :)

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